Paris-Nice, épisode 80 : Alberto Contador

1 mars 2022 - 15:15

Contador, le « show » et le froid (VIII/X)


Depuis 1933, Paris-Nice marque le début des grandes explications pour les champions appelés à briller sur les courses à étapes. Sur la Promenade des Anglais ou au col d’Èze selon les années, on dresse déjà un premier bilan de l’état de forme des favoris pour le Tour de France. A l’occasion de la 80e édition, parisnice.fr revient sur le rôle qu’a joué la Course au soleil dans la carrière d’une dizaine de coureurs ayant noué un lien particulier avec l’épreuve.

Alberto Contador y a connu à la fois le succès et les frustrations… en assurant toujours le spectacle.


« El Pistolero » sur son tremplin

On ne mesure pas encore l’immense potentiel d’Alberto Contador lorsqu’il se présente en 2004 pour la première fois sur Paris-Nice, à l’âge de 21 ans. Il se fait déjà remarquer avec une 5e place sur le chrono inaugural, immédiatement derrière David Millar, et achève sa semaine en 26e position, meilleur représentant des Liberty Seguros. Sa progression s’est poursuivie entre temps, mais c’est en 2007 que sa carrière prend une nouvelle dimension. Précisément, il commence par s’imposer sur Paris-Nice, avec deux bouquets conquis sur sa route, à Mende puis sur la Prom’. Il est tentant d’y voir le coup d’envoi d’une série d’exploits : quatre mois et une poignée de jours plus tard, il remporte son premier Tour de France.

Deux ans après, c’est un champion accompli qui domine le prologue d’Amilly en devançant Bradley Wiggins. Il fait ensuite taire la concurrence au sommet de la Montagne de Lure, mais connait le lendemain une défaillance qui permet à Luis Leon Sanchez, l’un de ses meilleurs ennemis niçois, de rafler la mise. Battu mais quand même quatrième de la Course au soleil, « El Pistolero » maîtrise son sujet sur le Tour 2009 et s’impose dans le contexte ultra-délicat d’une concurrence interne chez Astana avec Lance Armstrong.

En 2010, c’est sur un nouveau coup de force dans la montée à l’aérodrome de Mende que Contador construit son deuxième succès sur Paris-Nice. La forme de l’Espagnol est restée éclatante sur le Tour de France, mais le Maillot qu’il a endossé sur les Champs-Elysées lui est ensuite retiré sur tapis vert pour un contrôle positif au clenbutérol.

Battu en champion !

Bien que le succès soit régulièrement au rendez-vous, Contador boude Paris-Nice pendant cinq ans avant d’y faire son retour en 2016. Toujours aussi conquérant, le grimpeur le plus spectaculaire du XXIe siècle n’a presque rien perdu de son coup de pédale mais coince au moment de faire la décision. Troisième sur l’étape clé de La Madone d’Utelle, il s’engage le lendemain dans une « remontada » phénoménale sur la route de Nice pour tenter de déshabiller Geraint Thomas du maillot de leader, mais échoue à seulement quatre secondes !

Un scénario quasi-identique se joue pour la dernière apparition d’Alberto sur l’épreuve l’année suivante. Cette fois-ci le Colombien Sergio Henao se retrouve dans le rôle inconfortable de la proie, mais il manque au chasseur espagnol sur la ligne d’arrivée niçoise un écart encore plus infime et rageant de deux secondes. Un nouveau podium au goût amer.


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