Paris-Nice, épisode 80 : Tom Simpson
21 février 2022 - 15:30
Simpson, un Anglais sur la Prom’ (IV/X)
Depuis 1933, Paris-Nice marque le début des grandes explications pour les champions appelés à briller sur les courses à étapes. Sur la Promenade des Anglais ou au col d’Èze selon les années, on dresse déjà un premier bilan de l’état de forme des favoris pour le Tour de France. À l’occasion de la 80e édition, parisnice.fr revient sur le rôle qu’a joué la Course au soleil dans la carrière d’une dizaine de coureurs ayant noué un lien particulier avec l’épreuve.
En 1967, Tom Simpson a été le premier vainqueur anglais de Paris-Nice, bien avant Bradley Wiggins qui avait commencé son festival de l’année 2012 en s’imposant lui aussi sur la Côte d’Azur.
Quand tout commence à Saint-Brieuc !
L’Angleterre du cyclisme au début des années 60 se limite à la référence du pionnier Brian Robinson, qui faisait partie de la première équipe venue d’Outre-Manche sur le Tour en 1955 et qui a surtout été le premier à y lever les bras en 1958. C’était sur une étape partie de Saint-Brieuc, qui a aussi été le point de départ de la grande aventure française de Tom Simpson. Installé en 1959 dans la petite ville bretonne où il a également trouvé son épouse, le jeune cycliste qui avait débuté par la piste du côté de Manchester s’est d’abord fait remarquer sur des courses régionales comme l’Essor Breton ou le Circuit de l’Armel. Ses performances lui ont ouvert les portes de la formation Saint-Raphaël et c’est avec le maillot de son héritière Rapha qu’il participe à son premier Paris-Nice en 1961. Dans une édition nettement dominée par Anquetil, Simpson flaire tout de même les bons coups et se classe cinquième à l’arrivée à Nice. L’Anglais est manifestement en jambes, et le confirme dix jours plus tard en s’imposant sur le Tour des Flandres.
« Major Tom » en duo avec Merckx
La carrière de Simpson est marquée par de somptueux coups de force réalisés sur des classiques, avec des victoires sur Milan-SanRemo (1964) et le Tour de Lombardie (1965), dans la foulée de son titre de champion du monde conquis sur les routes basques. Mais c’est aussi un coureur complet capable de tenir la distance sur une course d’une semaine comme Paris-Nice. D’ailleurs, il parvient en 1962 à se hisser à la deuxième place du général, le maillot de leader étant remporté par un autre homme de classiques, Joseph Planckaert. En 1967, « Major Tom » partage le maillot de Peugeot-BP avec un Eddy Merckx en pleine ascension. Il bénéficie de sa complicité pour dynamiter le peloton et prendre le maillot de leader dans la 6e étape entre Marignane et Hyères, puis table sur ses propres qualités de rouleur pour sceller son succès dans l’ultime chrono à Nice. Tom Simpson vient de signer l’unique succès de sa carrière sur une course par étapes de prestige. Quelques mois plus tard, il succombe à un malaise pendant le Tour de France sur les pentes du Mont Ventoux.