Matteo Jorgenson, encore plus fort
16 mars 2025 - 17:23
La dernière étape de Paris-Nice réserve quelquefois des surprises, Matteo Jorgenson en sait quelque chose puisqu’il avait saisi l’occasion l’année dernière de détrôner in extremis Brandon McNulty. Cette fois-ci, le tenant du titre avait essentiellement deux poursuivants directs à surveiller, Florian Lipowitz et Thymen Arensman, respectivement positionnés à 37’’ et 1’20’’. Mais la construction du succès de Matteo Jorgenson cette année tranche avec l’opportunisme dont il avait su faire preuve en 2024. Cette fois-ci, l’Américain a dû assumer le statut de leader unique en milieu de semaine après le forfait de Jonas Vingegaard, puis a su organiser la réaction de son équipe avec un coup de force collectif dans la redoutable étape de Berre-l’Etang. En éloignant une partie de ses rivaux sur cette opération, Jorgenson s’est donné la possibilité de gérer en patron la fin de semaine. Jusqu’au bout, c’est sans trembler qu’il a rallié l’arrivée sur la Promenade des Anglais, momentanément passée sous pavillon américain. Dans le final du jour, le leader du classement général a laissé à distance ses rivaux au classement général et a gardé un œil sur son jeune compatriote Magnus Sheffield, qui est allé cueillir en solitaire sa première victoire de prestige. La deuxième place de l’étape comble de bonheur le maillot jaune et blanc. La deuxième place du classement général et le maillot blanc restent à Florian Lipowitz, qui n’a pas été menacé par le bon coup de Sheffield, et le podium est complété par Thymen Arensman.
Le dernier sprint intermédiaire de la semaine a permis à Mads Pedersen de garder son maillot vert, tandis que Thomas Gachignard a bénéficié d’un concours de circonstances pour remporter le maillot à pois.
Pedersen omniprésent
Le peloton est réuni pour prendre le départ avec 122 coureurs, après les forfaits d’Alberto Dainese (Tudor) et de Roel Van Sintmaartensdijk (Intermarché-Wanty). Le plus déterminé d’entre eux est assurément Mads Pedersen, qui se même ou provoque toutes les offensives de début d’étape, que ce soit dans la courte partie plane ou dans la montée au col de la Porte. Le maillot vert tente sa chance en solo, ou alors dans un groupe qu’il partage pendant quelques kilomètres avec Narvaez (UAE Emirates XRG), Steinhauser (EF Education-Easypost), Sobrero (Red Bull-Bora Hansgrohe) et Haig (Bahrain Victorious).
Les Ineos Grenadiers assèchent le peloton
Derrière les tentatives momentanément infructueuses du maillot vert, l’allure très rapide essore le peloton, qui se réduit à une trentaine d’éléments les plus résistants dans la montée au col de la Porte. Les Ineos Grenadiers y sont les plus actifs, tandis que Matteo Jorgenson reste le seul Visma-Lease a Bike à y conserver sa place. Pedersen est avalé par l’allure rapide (45,3 km dans la première heure), mais profite de la descente pour s’isoler efficacement et se construit un avantage de 1’15’’ au km 70. Mais dans l’ascension suivante, la côte de Peille, une série d’attaques destinées à déstabiliser le maillot jaune et blanc réduit sa marge à 15’’. Dans les 800 derniers mètres, il est rejoint par Felix Gall et Aleksandr Vlasov, avec qui il poursuit en trio jusqu’à l’ascension au col d’Eze (km 95,1).
Jorgenson contrôle Sheffield
Là encore, Jorgenson se retrouve contraint d’encaisser des coups portés par Florian Lipowitz notamment, mais aussi par Magnus Sheffield qui se projette vers la tête de course pour batailler sur le sprint intermédiaire avec Pedersen, qu’il ne parvient pas à dépasser sur la ligne mais empoche tout de même 4’’ de bonifications. Le maillot jaune et blanc réagit et part à leur poursuite, tout en lâchant sur son démarrage ses derniers rivaux au général, à savoir Lipowitz et Arensman. Une course poursuite s’engage alors entre le duo Pedersen-Sheffield, suivi à 15’’ par le trio Jorgenson-Gall-Vlasov. La situation change dans la montée au col des Quatre Chemins, où Pedersen flanche face à l’accélération de Sheffield.
C’est l’Amérique !
C’est dans la plongée sur Nice que Jorgenson distance Felix Gall et se rapproche de Magnus Sheffield sans prendre de risques démesurés pour tenter de revenir à son contact. Il reste alors deux Américains en tête de la course, qui ne sont plus inquiétés dans le final : celui d’Ineos Grenadiers se dirige vers sa première victoire en World Tour tout en se hissant au 4e rang du général, terminant en solitaire devant celui de Visma-Lease a Bike, vainqueur de son deuxième Paris-Nice consécutif.