Le dilemme de Vingegaard
12 mars 2025 - 04:20
Il est difficile d’évaluer à quel point Jonas Vingegaard est animé par le désir de laver l’affront de 2023. Il y a deux ans, lors de l’unique apparition de la Loge des Gardes au programme de Paris-Nice, le Danois venait déjà de remporter un contre-la-montre par équipe avec ses collègues de Jumbo-Visma et pouvait envisager l’avenir niçois avec les plus hautes ambitions. Mais son plan avait été dynamité par Tadej Pogacar, soucieux de retourner la situation à son avantage dès les premières pentes venues, c’est-à-dire en montant dans la petite station de l’Allier. Ce jour-là, Vingegaard avait perdu pied, pas seulement battu par « Pogi » et David Gaudu, qui allaient terminer la semaine devant lui, mais devant se contenter de la 6e place.
Le contexte est différent à plusieurs égards en ce début de saison 2025 essentiellement parce que le programme de son meilleur ennemi a pris d’autres itinéraires. Surtout, le coup porté hier à la concurrence par le duo Vingegaard-Jorgenson leur donne une sérénité appréciable avant ce premier défi de montagne. Il leur faudra certainement contenir ou répondre aux attaques des battus d’hier qui ne voudront pas abdiquer avant d’avoir tout tenté. Mais le leader américain, flanqué de son compagnon-capitaine, dispose d’une avance de 21’’ sur Ben 0’Connor, 31’’ sur Aleksandr Vlasov, 41’’ sur Mattias Skjelmose et 48’’ sur Joao Almeida pour ne citer que les rivaux les plus identifiés. Sur l’ascension finale de moins de 7 kilomètres, le double vainqueur du Tour de France a peu de risques de dégringoler, et peut-être l’occasion de marquer les esprits. Un coup de force aurait le mérite de signer son retour avec autorité, mais aussi l’inconvénient de frustrer son copain américano-niçois, qu’il serait de bon ton de garder parmi ses alliés.