Skjelmose et McNulty, dans le bon tempo
8 mars 2024 - 16:50
L’étape de La Colle-sur-Loup porte une profonde empreinte danoise, puisque la première partie de la journée a été marquée par une lutte tenace de Mads Pedersen pour intégrer une échappée de dix coureurs particulièrement difficile à former. L’ancien champion du monde nourrissait de sérieux espoirs dans les conditions climatiques rugueuses qu’il affectionne, mais le peloton qui s’est réduit à une élite de favoris a anéanti les chances des attaquants. Dans le final, c’est Matteo Jorgenson qui a déclenché l’attaque décisive à 29 kilomètres de l’arrivée, rejoint par Brandon McNulty et Mattias Skjelmose. Au sein de ce trio, c’est le champion du Danemark et vainqueur du Tour de Suisse 2023 qui s’est montré le plus puissant en vue de la ligne d’arrivée, tandis que McNulty, 2e, retrouve le maillot de leader qu’il avait conquis sur le chrono par équipes d’Auxerre. Son compatriote Jorgenson, 2e du général, est aussi le meilleur jeune de la course, reprenant la place du malheureux Santiago Buitrago, exclu des débats sur chute.
Pedersen veut prendre l’échappée
Après les forfaits de Tobias Lund Andresen (Dan / DSM-Firmenich), Nils Eekhoff (Hol / DSM-Firmenich) et Silvan Dillier (Sui / Alpecin-Deceuninck), il reste 139 coureurs dans le peloton au départ de Sisteron. Les candidats sont nombreux pour l’échappée du jour, qu’ils soient intéressés par le gain de l’étape ou la bataille pour le maillot à pois. Les noms de Rémi Cavagna, Mathieu Burgaudeau ou Victor Campenaerts reviennent parmi les plus insistants, mais aucune tentative ne se concrétise réellement avant la montée au col des Lèques, à l’initiative de Christian Scaroni (Astana). L’Italien est récompensé de son effort et devance au sommet (km 69,8) ses 5 premiers compagnons d’échappés, à savoir Mathieu Burgaudeau (TotalEnergies), Bruno Armirail (Decathlon-AG2R), Gijs Lemreize (DSM-Firmenich) et Georg Zimmermann (Intermarché-Wanty). Dans la descente, Mads Pedersen (Lidl-Trek) lance un mouvement de contre-attaque suivi de Marco Haller (Bora-Hansgrohe), Laurence Pithie (Groupama-FDJ), Cédric Beullens (Lotto-Dstny) et Michael Storer (Tudor).
Ineos Grenadiers prend la course en mains
L’échappée ainsi constituée obtient rapidement un avantage de 2’25’’ (km 82) dans la montée au col de Luens. C’est au sommet de cette ascension que Burgaudeau affirme sa supériorité sur Scaroni et soigne légèrement sa marge au classement des grimpeurs. Les équipiers d’Ineos-Grenadiers se mettent au travail à l’avant du peloton et réduisent l’écart à 35’’ au sommet de la côte de la Blachette (km 92,6), où le maillot à pois poursuit sa mission. La situation se complique pour l’échappée, qui voit le peloton se rapprocher dangereusement en montant au col de Gourdon. Ils sont repris à 3 km du sommet, mais Burgaudeau et Scaroni parviennent à se disputer la dotation à la bascule, le Français en tête (km 140,5).
Chute de Santiago Buitrago
Le travail de sélection des Ineos-Grenadiers a réduit le peloton principal, qui connait surtout un amaigrissement majeur à l’approche du premier passage sur la ligne d’arrivée. Il reste alors une quarantaine de coureurs en tête, mais Primoz Roglic fait exploser ce groupe dès les premières pentes de la côte de La Colle-sur-Loup. L’élite ne comprend plus qu’une douzaine de coureurs et Matteo Jorgenson accélère à 29 km de l’arrivée. Il est rejoint par le duo McNulty-Skjelmose, qu’il devance dans cet ordre au sommet, alors que la côte a été fatale au Colombien Santiago Buitrago, victime d’une chute puis d’un problème de dérailleur. À la bascule, le trio a une avance de 15’’ sur le groupe des favoris qui comprend alors Evenepoel, Roglic, Vine, Keldermann, Bernal, Plapp, Tejada, Paret-Peintre, Gall et Vlasov.
Un sprint à trois pour Skjelmose
Les hommes de tête capitalisent sur cet avantage, qui enfle à 45’’ à 15 km du but, puis à une minute à 10 km. Le trio se concentre pour creuser l’écart et s’intéresse à la question de la victoire d’étape. Sur le faux plat montant de l’arrivée, c’est Mattias Skjelmose qui place l’accélération décisive à 200 mètres de l’arrivée et s’impose facilement devant McNulty et Jorgenson. Le groupe de poursuite franchit la ligne avec Remco Evenepoel en tête, et un retard de 52’’.
