Burgaudeau, au bout du suspense

11 mars 2022 - 16:30

Les pronostiqueurs hésitaient au départ de l’étape d’Aubagne entre les chances d’un groupe d’échappés ou le scénario également probable d’un sprint massif à l’ombre des platanes. C’est d’ailleurs cette issue qui a semblé envisageable en assistant toute la journée à la poursuite menée par les formations Trek-Segafredo et Cofidis sur la plus longue étape de la semaine (213,6 km). Mais en fin de course, le jeune Mathieu Burgaudeau a su piéger les équipiers les plus expérimentés en s’extirpant du peloton sur un mouvement de contre-attaque à 9 kilomètres de l’arrivée. C’est en solitaire sur le coureur vendéen a résisté in extremis au retour du peloton et a pu lever les bras avec une avance infime sur les sprinteurs Mads Pedersen et Wout Van Aert. Burgaudeau signe à 23 ans sa première victoire depuis son arrivée dans les pelotons professionnels en 2019.

Johan Jacobs lance l’échappée

Il reste 115 coureurs au départ de Courthézon, le peloton ayant enregistré les forfaits de Simon Geschke (Cofidis), Dmitriy Gruzdev (Astana-Qazaqstan), Markus Hoelgaard (Trek-Segafredo), Luke Durbridge (BikeExchange-Jayco), Baptiste Planckaert (Intermarhé-Wanty Gobert) et Jasper Philipsen (Alpecin-Fenix). Les candidats à l’échappée se déclarent très vite, mais sont gênés par un vent de face pour trouver l’ouverture. C’est au km 12 que Johan Jacobs (Movistar) sort du peloton, suivi dans l’ordre par Valentin Madouas (Groupama-FDJ), Victor Koretzky (B&B-KTM) et Yevgeniy Fedorov (Astana-Qazaqstan). Julius Van den Berg (EF Education-Easypost) se joint aussi au groupe, complété au km 24 par le renfort de Sébastien Grignard (Lotto Soudal).

Madouas soigne ses pois

L’échappée grimpe avec confiance au col de Murs (km 36,8), Valentin Madouas en tête pour consolider son maillot à pois, puis obtient son avantage maximal au km 46 (4’55’’). La formation Trek-Segafredo se positionne rapidement à l’avant du peloton, puis bénéficie du renfort de Cofidis puis d’Intermarché-Wanty Gobert pour contenir l’évolution du groupe d’attaque. Après 100 kilomètres de course, l’avantage des hommes de tête est ainsi réduit à 3’20’’. Le travail de poursuite est manifestement lancé : en entrant dans les 60 derniers kilomètres, le groupe perd Sébastien Guignard et attaque la montée au col du Pas de la Couelle avec une marge de 1’45’’, dont il reste 1’30’’ au sommet.

Kragh Andersen fait la descente

La dernière difficulté de la journée marque aussi la fin de l’entente au sein de l’échappée. Van den Berg lance les hostilités, mais c’est Johan Jacobs qui se montre le plus percutant et fait exploser le groupe dès les première pentes menant au col de l’Espigoulier. Il est suivi de Victor Koretzky, puis le duo se transforme en trio avec l’arrivée du contre-attaquant Matthew Holmes à 6 km du sommet. Le coureur de Lotto Soudal bascule en tête pour garder l’espoir de revenir dans le match des pois ce week-end, mais le trio est immédiatement repris par le peloton. La descente est ensuite exploitée par Kragh Andersen pour prendre une dizaine de secondes d’avance, mais le coureur de DSM est rejoint à 15,5 kilomètres de l’arrivée.

Burgaudeau attaque… et s’obstine

Dans le final, un mouvement de contre-attaque est lancé par Olivier Le Gac, suivi par Christophe Laporte et Mathieu Burgaudeau. Si les deux premiers abdiquent rapidement, le jeune Vendéen fait le choix pas si déraisonnable d’insister en solitaire et creuse un avantage de 20’’ à 4 kilomètres du but. Cette marge est réduite à 8’’ un kilomètre plus loin, mais le coureur de TotalEnergies s’obstine, s’accroche à ses 5’’ sous la Flamme Rouge et résiste pour quelques mètres au peloton qui fond sur lui à l’approche de la ligne. C’est gagné, mais de peu.