Roglic, sans pitié
13 mars 2021 - 15:24
L’étape remaniée de La Colmiane promettait une explication finale spectaculaire. C’est bien ce qui s’est joué dans l’ascension finale où les rescapés de l’échappée du jour de 13 coureurs ont bien cru que leurs efforts pourraient être récompensés, et en particulier Gino Mäder. Mais le jeune Suisse a fait les frais de la bataille qui s’est jouée derrière lui entre les acteurs majeurs du classement général. Le premier d’entre eux, Primoz Roglic a confirmé sa supériorité dans les deux derniers kilomètres où les Astana et les Bora-Hansgrohe ont tenté de le déstabiliser. Sa réponse a été claire et nette. Dans le dernier kilomètre, le maillot jaune et blanc s’est débarrassé de Max Schachmann puis est allé priver Mäder de la victoire. Il remporte ainsi son troisième bouquet de la semaine, ce que plus personne n’avait fait sur une même édition de Paris-Nice depuis Tom Boonen en 2006. Le Slovène se met surtout un peu plus à l’abri d’un retour de ses concurrents pour le titre de la 79e édition, puisqu’il prendra demain le départ de la dernière étape avec 52’’ d’avance sur Schachmann et 1’11’’ sur Vlasov.
Le maillot à pois promis à Perez
Trois forfaits sont enregistrés avant la 7e étape : Maximilian Walscheid (Qhubeka Assos), Patrick Bevin (Israel Start-Up Nation) et Jasper Philipsen (Alpecin-Fenix). Il reste donc 139 coureurs au départ, immédiatement lances dans l’ascension de la côte de Gilette (km 6,7), où se forme un groupe d’attaque de 13 coureurs avec Neilson Powless (EF Nippo), Andrey Amador, Laurens De Plus (Ineos Grenadiers), Alexey Lutsenko (Astana), Julien Bernard, Kenny Elissonde (Trek-Segafredo), Thomas De Gendt (Lotto-Soudal), Sam Bennett, Mattea Cattaneo (Deceuninck-Quick Step), Anthony Perez (Cofidis), David De la Cruz (UAE Emirates), Dylan Teuns et Gino Mäder (Bahrain Victorious). Parmi eux, le porteur du maillot à pois se précipite pour assurer définitivement sa position au sommet du classement des grimpeurs. C’est chose faite en passant en tête au col de la Sigale (km 34,4), où l’échappée compte une avance de 1’45’’ sur le peloton, tandis que Mads Pedersen se trouve intercalé en contre, à 55’’.
Bora-Hansgrohe se mêle à la poursuite
L’échappée atteint la mi-parcours avec un avantage de 2’45’’ sur le peloton, emmené par les coéquipiers de Primoz Roglic. Mais en entrant dans les 50 derniers kilomètres, la mise en action des formations Bora-Hansgrohe puis DSM signe le début des difficultés pour l’échappée, qui n’a plus que 1’20’’ d’avance à 40 km de l’arrivée. En entrant dans l’ascension finale, l’élite se réduit rapidement à 7 coureurs avec Powless, Lutsenko, Bernard, Elissonde, Cattaneo, De la Cruz et Mäder, à qui il reste 1’15’’ d’avance. Le match se joue ensuite à trois entre Powless, Elissonde et Mäder dans les 10 derniers kilomètres. Le jeune coureur suisse se détache en solitaire dans les 4,5 derniers kilomètres et compte sur une quarantaine de secondes d’avance pour aller chercher la victoire à La Colmiane.
Mäder y a cru
Le groupe maillot jaune, qui est alors réduit à une quinzaine de coureurs, continue de fondre sur l’homme de tête, en particulier après l’accélération menée par les Astana. Primoz Roglic n’a plus d’équipier à 2 kilomètres du but, mais prouve qu’il les moyens de gérer la situation tout seul. La meilleure défense, c’est l’attaque : le maillot jaune et blanc accélère sous la Flamme Rouge et n’est suivi que par Max Schachmann. Dès lors, Mäder se retrouve dans le viseur, et Roglic surgit dans les 200 derniers mètres en déposant son rival allemand, puis en écoeurant Gino Mäder dans les trente derniers mètres.