Tiesj Benoot : la classique aptitude
13 mars 2020 - 16:55
C’est sur un scénario de classique que s’est jouée l’étape d’Apt, avec des acteurs que l’on voit régulièrement briller sur les routes des Flandres, des Ardennes ou d’Italie au printemps. L’enchainement des ascensions a d’abord attiré Romain Bardet dans une échappée où s’était également invité le champion du monde Mads Pedersen. Puis dans le final, la rébellion a été menée par des experts du genre : le vainqueur de Paris-Tours Kragh Andersen qui a tenté un rapproché au classement général, avant que le collectionneur de classiques Vincenzo Nibali ne se mêle aux débats, finalement surpassé par le vainqueur des Strade Bianche 2018, Tiesj Benoot, qui a notamment résisté au vainqueur de Liège-Bastogne-Liège 2018 Bob Jungels ! Au terme de cette bagarre, Benoot remporte sa première course de l’année et fait également un bond au classement général en passant de la 7e à la 2e place, pointant maintenant à 36’’ du leader Max Shachmann, qui a connu une grosse frayeur en chutant dans le dernier kilomètre. Sergio Higuita complète à la veille de la dernière étape le podium provioire, à 1’01’’ et dans le même temps que Felix Grossschartner.
Bardet rejoint l’échappée
Au départ de Sorgues, il reste 109 coureurs après les forfaits de 13 coureurs : Jasper De Buyst, Caleb Ewan (Lotto-Soudal), Elia Viviani (Cofidis), Dylan Teuns, Pello Bilbao, Damiano Caruso, Ivan Garcia Cortina, Heinrich Haussler, Domen Novak, Hermann Pernsteiner, Jan Tratnik (Bahrain-McLaren), Rudy Barbier, Krists Neilands (Israel Start Up Nation). Le profil de cette journée très accidentée inspire en nombre les baroudeurs les plus solides, qui se déclarent en ordre dispersé dans la première ascension, avec notamment Lilian Calmejane, Pierre Latour ou Mads Pedersen. Mais c’est dans la montée au col de Murs que se constitue en plusieurs vagues un groupe de six coureurs avec Stefan Küng (Groupama-FDJ), Nicolas Edet, Anthony Perez (Cofidis), Mads Pedersen (Trek), Alexis Gougeard (AG2R) et Winner Anacona (Arkéa-Samsic), renforcé immédiatement après la bascule (km 51) par Romain Bardet.
Un coup de force des Sunweb
Le groupe de sept obtient un avantage de 1’30’’ au sommet de la côte de Gordes (km 68) mais les coureurs de Deceuninck-Quick Step se montrent particulièrement vigilants pour maintenir une distance raisonnable, relayés par la formation Bora-Hansgrohe. L’échappée franchit toutefois avec 1’40’’ d’avance le col du Pointu (km 100,5), où Nicolas Edet poursuit son offensive sur le maillot à pois. A 48 km de l’arrivée, Nicolas Edet et Romain Bardet se lancent dans une aventure en duo, avec une trentaine de secondes d’avance sur Küng, Anacona et Gougeard. Mais c’est le coup de force de Nikias Arnd et surtout de Soren Kragh Andersen qui change la donne, à 40 km de l’arrivée. La contre-offensive menée par le 2e du classement général élimine les autres poursuivants, puis il parvient à rejoindre la tête de course à 33 km de l’arrivée. L’écart avec le peloton est alors de 1’10’’.
Benoot suit Nibali et file
Le match est donc mené à trois dans le final contre le peloton emmené par les Deceuninck-Quick Step : l’avantage du trio n’est plus que de 50’’ à 30 km de l’arrivée, puis 35’’ à 25 km. Nicolas Edet cède dans les premiers hectomètres de la côte d’Auribeau, laissant Bardet et Kragh Andersen poursuivre avec 20’’ d’avance. Le grimpeur français cède un peu plus haut, à 15 km de la ligne, mais Kragh Andersen ne tient pas beaucoup plus longtemps. Un mouvement de contre lancé par Nibali est suivi par Tiesj Benoot, qui se montre le plus solide et remplace à 13 km son coéquipier en tête de course. Le Belge se lance dans une course poursuite et résiste principalement à Bob Jungels, qui se rapproche le plus dangereusement à 15’’ en entrant dans les 5 derniers kilomètres, tandis que le groupe maillot jaune, pointé à 30’’, ne compte plus que 11 coureurs. Sous la Flamme Rouge, la cause est entendue pour la victoire d’étape de Benoot, mais Max Schachmann perd de précieuses secondes sur une chute en ratant un des derniers virages du jour.